Magali Leonard is represented by
WALTER WICKISER GALLERY INC.
Chelsea, New-York
Walter Wickiser GalleryARTSY.NET
BIOGRAPHIE – BIOGRAPHY
English.
Magali Leonard is born in Provence, in the south of France. She studies visual arts at the Paris-Sorbonne University. She earns a master in the visual arts in 1997 for her work “Du trait au retrait” [stroke – disappearing stroke] a recurring subject of research in her creations. Passing a competitive examination she will work as a teacher for some 10 years. Following an accident, in 2007 she changes directions and starts to create her COSMOGONIES series, indeterminate spaces evoking the 4 elements of earth, air, water and fire, still today ubiquitous in her creation. Exploring the relations between space, earth colors ,light,, In doing so she shows her creation in different continents . In 2004 she holds her first solo exhibition, in Osaka. Japan plays an important part in her life and creation
In 2009 and 2017, several shows in Manhattan take her to her CROSSING series, as the contemplative continuous viewing from the windows of the slow-moving American trains. These experience reinforce her ofspatial research and relationship between space and time. In 2019, during a stay on Hokkaido island in northern Japan, she experien- ces a journey on an icebreaker ship, revealing the vitality of water in COINCIDENCE with air and ice.
For COEXISTENCE, in 2020/21 Magali Leonard moves to the Basque Coast, on the same latitude as Hokkaido, where she discovers the energy of the ocean depths.Spanish.
Magali Leonard nace en la Provenza, en el sur de Francia. Estudia artes en la universidad París-Sorbona de París. En 1997 obtiene un diploma de master en artes plásticas con el trabajo “Du trait au retrait”( lo que se da dispariciendo), tema de investigación que será recurrente en sus creaciones. ejercerá como profesora durante una década.
En 2007, un accidente le lleva a cambiar de rumbo artístico y comienza a crear sus COSMOGONÍAS, espacios indeterminados que evocan los elementos fundamentales: tierra, aire, agua y fuego, omnipresentes en su creación hasta el día de hoy. En coherencia con sus investigaciones de temática terrícola, recorre distintos continentes exponiendo su trabajo.
En 2004 expone por primera vez en solitario, en Osaka.;Japón juega un papel muy relevante en su trayectoria.
En 2009 a 2017, distintas exposiciones en Manhattan le llevan de TRAVESÍA, como observadora contemplativa tras las ventanas de los lentos trenes americanos. Dichos encuentros paisajes le permiten ahondar en la relación entre el espacio y el tiempo.
En 2019, en una estancia en la isla de Hokkaido, en el norte de Japón, vive la experiencia de un viaje en un barco rompehielos, como revelación de la vitalidad de las aguas en COINCIDENCIA con el aire y el hielo.
Para COEXISTENCIA, en 2020/21 Magali Leonard se instala en la costa vasca, en la misma latitud que la de Hokkaido, donde descubre la energía de las profundidades del océano.Basque.
Magali Leonard Provencen jaio zen, Frantziako hegoaldean. Arte plas- tikoak ikasi zituen Parisko Paris-Sorbona unibertsitatean. 1997. urtean graduondoko titulua eskuratu zuen arte plastikoetan, “Du trait au re- trait” [Marratik uzkurtzera] lanaren eskutik. Ikerketa-gai horrek presentzia esanguratsua izan du bere sorkuntza guztietan. Dagokion azerketa gainditu ostean, irakasle gisa hamar urte inguruz lan egin zuen.
2007an izandako istripu batek bere lan-ibilbidea aldatzera eraman zuen eta KOSMOGONIAK izeneko espazio zehaztugabeak sortzen hasi zen. Aipatu lanek funtsezko osagaiak diren eta gaur arte bere artelanetan erabateko presentzia duten lurra, airea, ura eta sua dute oinarri.
Lurrari loturiko gaiak ikertzeko asmoak bultzatuta, kontinente ezberdinak bisitatu ditu bere lanak aurkeztuz.
2004. urtean bakarkako bere lehen erakusketa egin zuen, Osakan. Ja- poniak paper oso esanguratsua izan du bere ibilbidean. 2009 eta 2017 artean, Manhattanen eginiko zenbait erakusketaren eskutik ZE- HARKALDIAK egin zituen, ingurunea kontenplazio-moduan begiesten Amerikako tren geldoen leihoen atzetik. Paisaia-topaketa horiei esker espazioaren eta denboraren arteko harremanean sakondu ahal izan zuen.
2019 an Japoniako iparraldeko Hokkaido irlan eginiko egonaldi batean ontzi izotz-hausle batean bidaiatu zuen, urek airea eta izotzarekin BATEGINIK duten bizitasunaz hausnartuz. BATERAKO EXISTENTZIA lanerako, 2020/21ean Magali Leonard euskal kostaldera etorri zen, Hokkaidoko irlaren latitudearen berdin-berdinera. Bertan, itsasoen zingoen energia deskubritu zuen.French.
Magali Leonard née en Provence dans le sud de la France. Elle Fait ses études d’arts plastiques à Paris à l’université Paris-Sorbonne. Obtient un Master d’Arts plastiques en 1997. « du trait au retrait » (ce qui se donne en se retirant ) propos de recherche qui sera récurrent dans sa création. Une agrégation lui permettra d’enseigner une dizaine d’années.
En 2007 un accident change sa pratique, elle commencera ses COSMOGONIES espaces indéterminés qui évoquent les 4 éléments fondamentaux : Terre, air, eau, feu qui jusqu’à aujourd’hui restent l’enjeu de sa création. En cohérence avec sa quête en propos terriens, elle sillonne différents continents pendant les expositions de son travail.
En 2004 elle aura sa première exposition solo à Osaka Le japon ayant eu place importante dans son cheminement.
De 2009 à 2017 plusieurs expositions à Manhattan l’ont portée en TRAVERSÉES dans son regard contemplatif derrière les fenêtres des lents trains américains. Ces rencontres paysagées lui permettent de creuser le rapport entre l’espace et le temps.
En 2019 son séjour sur l’île d’Hokkaido au nord du japon lui a offert l’expérience de déplacements en bateau brise-glace comme révélation de la vitalité des eaux en COINCIDENCE avec l’air et la glace.
Par COEXISTENCE Magali LEONARD s’installe 2021 sur la côte basque à la même latitude que l’île d’Hokkaido. Elle y trouve l’énergie des profondeurs de l’océan.
TEXTES PARUS – PUBLISHED TEXTS
LE SOUFFLE DE LA CRÉATION • A BREATH OF CREATIVITY
Magali Leonard, plasticienne née en Provence, pratique peinture et photographie. Sa création est ancrée sur les éléments fondamentaux : l’air, l’eau, la terre et le feu qui sont approchés lors des déplacements de l’artiste en exploration vécue. Lors de son dernier séjour au Japon, dans l’île d’Hokkaido, ses voyages en bateau brise-glace lui avaient révélée la vitalité de l’eau en « coïncidence » avec l’air et la glace. Tout s’ajuste par la mouvance, la fluidité, la vibration de la couleur intense qui crée l’espace.
En continuité et cohérence, Magali Leonard a choisi de s’installer sur la cote basque. Elle nous entraine en « Co- existences » sous des latitudes communes avec Hokkaido. L’air et la force des eaux de l’océan s’y partagent dans l’énergie des profondeurs et l’enveloppe rassurante des blancs. Un souffle absolu.
Born in Provence, Magali Leonard paints and takes photographs. Her creative approach is rooted in the fundamentals: air, water, earth, and fire, which are all explored by the artist during her travels and are full of rich sensations that she shares with others.
During her last stay in Japan, on the Hokkaido island, her journeys on an ice-breaking boat showed her the vitality of the water in a “coincidence” with air and ice. Everything is adjusted by the movement, fluidity, and vibration of intense colours.
Texte paru dans la revue ‘ART_DESIGN ‘ en décembre 2022
STRATES Pourquoi avoir choisi ce terme “Strate” pour désigner cette série de toiles composée en 2020 face à la chaine des pyrénées ? Mon 1er confinement en ce lieu peut être considèré comme privilègié par la beauté de paysage qui se déployait à mon regard ; .3 mois d’observation derrière une fenêtre de cet hébergement m’était permis . J’expérimentais là un réel point de vue fixe sur ces monts et pouvais continuer mon questionnement sur la relation espace/ temps.Sans possibilité matérielle de peindre, seul mon regard était acteur pour percevoir ces hautes montagnes encore partiellement enneigées jusqu’ en mars . Ce vocabulaire de géologie « strate » désigne littéralement un succession de couches de roches de l’écorce terrestre. Il traduisait pour moi au mieux cette approche visuelle d’un lointain où se fondait toutes matières; Par la distance d’approche , je n’appréhendais pas la surface des choses . Il s’agissait de l’expèrience d’un champ visuel ouvert . La porosité de la lumière y métamorphosait en permanence ma perception . L’été venu , retrouvant mon atelier, j’ai traduit ce qui restait de mes sensations par la fluidité de mes pigments ; un peu comme si je voulais écrire un essai sur de ce qui restait en ma conscience et travaillait encore en moi comme une ouverture totalement stratifiée en lumières colorées . Claire Simon parlant de ses films dit “on croit qu’on saisit un lieu et ce n’est que du temps que l’on a attrapé” . Sa pensée de cinéaste traverse cette série nommée “strate” Est-ce que qu’en cherchant un espace pendant ces 3 mois c’est du temps que j’ai tenté d’approcher ? un champ temporel qui s’offre au regard. Magali LEONARD 2021
Crossings”, exposition solo à la Galerie Walter Wickiser, Chelsea, 11th Avenue, New-York, 2017
Artists have long found the window a compelling motif—as a barrier to or opening on reality or exterior worlds. Not only for its symbolic associations but also for its formal properties, the window has been adopted by painters from Johannes Vermeer to David Hockney as an effective compositional device that extends the picture’s domain. French painter Magali Leonard makes use of the age-old artist’s tool in her “Crossing” series. Her approach, however, differs in that the vision she depicts through the aperture is not a static image, but a shifting one. These dynamic and luminous acrylic paintings evolved from Leonard’s continuous viewing experience from the window of a moving train as it powered west from Chicago to San Francisco.
The impetus for the series aligns with Leonard’s practice, her devotion to exploring the relations—or “crossing”—between space, light, and color. In doing so, her canvases impart a distinct sense of flux—of appearing and disappearing, emerging and rescinding, drifting in and wafting out. They speak at once of primordial echoes and apocalyptic ruins. Like a Turner watercolor or Japanese scroll, they are sublime visions identifying human potential in nature’s grandeur and boundless landscapes.
To be sure, viewers are apt to see distinct topographic imagery in the melding forms, reinforced by their earthy ochre and watery blue tones. It is hard, for example, not to equate foaming waves and a bleeding sun or willowy reeds and a heavy cloud with the drips, blots, and splatters that describe the panels of Crossing 2. In these paintings, Leonard re-envisions reality as abstraction, espousing many of the methods and ideologies of the Abstract Expressionists. Like Jackson Pollock, Leonard tackles her canvas with the force of her full body by placing it on the floor and working from all four sides, uncommitted to a singular viewpoint and dedicated to the consistent, all-over treatment of its surface.
But within the abstract canon, it is the Color Field painters with whom she shares the strongest affinity, not only through her conflation of figure and ground but by her technique in which she applies paint to canvas. By pouring and often diluting her pigments, Leonard creates veils of color that, as she puts it, “stir up” the space, alternately opaque and transparent, soaking into the surface and gliding across it. The disparate densities that result reflect the intrinsic variations of color and matter and infuse the imagery with great vitality. While in Crossing 1 the energy is nearly explosive, suggesting sprays of water crashing against rocks, the pervasive atmosphere in these works is more serene, an ephemeral dreaminess evoked by floating forms and blending hues. By presenting her paintings in adjoining panels, Leonard reinforces a sense of spatial continuity.
The view through the window, now moving, has become unrestricted, transforming physical grandeur into a spiritual one.
Deidre S.GREBEN September 2007 independent critic New York city (catalog “Crossings” Walter wicker Gallery December 2017)Traduction du texte de Deidre S.Greben critque indépendante paru dans le catalogue « Crossings » Exposition 2017
Les artistes ont longtemps trouvé en la fenêtre un motif captivant- comme barrière ou ouverture sur la réalité ou sur le monde extèrieur. Pas seulement pour ses associations symboliques mais aussi pour ses propriétés formelles, la fenêtre a été adoptée par les peintres de Johannes Vermeer à David Hockney comme un dispositif efficace de composition qui étend le domaine de l’image. La peintre française Magali Leonard utilise ce vieil outil dans sa série des “ traversées”. Son approche diffère cependant dans le fait que la vision qu’elle dépeint à travers l’ouverture n’est pas une image statique mais qui se déplace. Ces dynamiques et lumineuses peintures acryliques se déroulent, issue de l’expérience visuelle continue de Leonard depuis la fenêtre d’un train qui permet d’aller vers l’ouest de Chicago à San Francisco.
Par l’élan de sa pratique Leonard dans ses séries fait coïncider son attachement à explorer les relations – de “traverser ” – entre espace, lumière et couleur. En faisant cela, ses toiles transmettent une nette sensation de flux — d’apparition et de disparition, d’émergence et d’effacement…entre trait et retrait
Elles parlent d’abord d’un echo originel et d’apocalyptiques ruines. Comme les aquarelles de Turner ou des rouleaux japonais, elles sont de sublimes visions identifiant le potentiel humain dans la grandeur de la nature et paysages illimités.
On est sur de voir apparaître des images , une topologie dans des formes fondues, renforcées par les ocres terriennes et les tons bleus d’eau. Ce n’est pas dur d’apporter la distinction de vagues écumeuses et saignement du soleil ou d’un roseau élancé et un nuage lourd par des gouttes, des taches et éclaboussures que décrivent les pans de “Crossing 2”. Dans ces peintures, Leonard, envisage la réalité comme abstraction, embrassant les méthodes et la pensée des expressionnistes abstraits. Comme Jackson Pollock , Leonard attaque ses toiles avec la force de tout son corps en les mettant au sol et en les travaillant sur les 4 cotés , non lié à un seul point de vue et engagé par conséquence dans un traitement all-over de la surface.
Mais au sein de cette approche abstraite , c’est avec les peintres du Color- Field qu’elle partage la plus grande affinité, pas seulement à travers sa fusion de figure et de la terre mais par sa technique qu’elle met en acte pour peindre ses toiles. En versant et en diluant parfois ses pigments, Leonard crée des voiles de couleur comme si elle faisait bouger l’espace, en alternance opaque ou transparent, les laissant tremper et s’imprégner au travers de la toile. Les densités différentes dont résultent d’intrinsèques variations de couleurs et matière insufflent une image avec grande vitalité. Pendant que dans “Crossing 1” l’énergie est proche de l’explosion, suggérant des jets d’eau allant s’écraser contre des rocs. L’ envahissante atmosphère dans ces travaux est plus sereine, l’éphémère , comme dans un rêve, évoqué par des formes flottantes et nuancées. En présentant ses peintures en jonction de pans alignés, Leonard renforce le sens de la continuité spatiale.
La vue au travers de la fenêtre, maintenant en mouvement ne restreint pas , transforme la grandeur physique en une grandeur spirituelle.
“Openings worlds of flux and transparency”, exposition solo, Galerie Walter Wickiser, Chelsea, 11th Avenue, New-York, 2015
Magali Leonard’s “Openings” series of acrylic paintings are invitations. They propel us into pictorial universes in which the beholder is beckoned and beseeched to bear witness. In experiencing the artist’s surfaces, her markings and ovoid shapes, what we sense and feel is flux, the very nature of beholding and of becoming, at once anticipated and then withdrawn. The principle that underpins Leonard’s apparent fealty to exploring the dialectical fluctuations of appearance and dis-appearance, of integration and dis-integration, of ceasings and beginnings in her work is the principle of revelation. Leonard also skillfully pours her pigments to create veils of colors to, in her words, “stir and wake up the space and spacings of light” that permeate each painting. Transparency and opacity, through pouring, are mixed and matched by the artist, coloristically, to convey the presence of prima materia—the formative elemental condition leading to alchemical alteration, change, and ultimately, transformation.
In Opening 8 (2011), Leonard creates an explosive dynamic field of interactive marks and forms that excite, mystify, and delight the eye in equal measure. Leonard’s palette is unforgettable: she selects a wide range of ochers, yellows, and oranges to suggest radiant light in some areas of the canvas, while suggesting volcanic and subterranean terrains in others. The artist builds upon the advances of pioneer American color field painter Helen Frankenthaler, as well as those of Morris Louis and Clyfford Still, to create supercharged color-soaked and color streaked surfaces that compete for the eye’s attention in an all-over manner.
Vitality and vibrancy permeates Opening 8. Leonard uses her natural acrylic pigments as dynamic agents in their own right; pouring them on her pictorial surfaces, some of these colors are allowed to soak into the canvas, while others build up in thicker consistencies, and still others manifest in the form of rivulets, splatters and dribbles. The composition consists of different coloristic scenarios where shapes and marks seem to erupt naturally from within, like emerging fields of energies spreading beyond the edges of the canvas.
Such a promise of transformation is manifest in, for example, Opening 27 (2012). Leonard’s painterly pours are used to create the suggestion of a floating nighttime world, of moody coronas and lunar eclipses. Leonard applies—or perhaps “choreographs” is a better term—a spectrum of thin and thick washes in her paintings to suggest a fluid dynamic between “emptiness and fullness” a term used by the French art historian Francois Cheng to describe the aesthetic principle in play in classic Chinese painting.
In Leonard’s aesthetic vision, dynamic positive and negative spaces nestle and interchange within circular motifs, spheres and ovoid forms. These interactions, tinged with coloristic bravura if not ferocity, are tremulous with vitality. Their energies infer the realms of the natural and of the unnatural, of the earthly and of the cosmic. The results are painterly masterworks charged with resonant energy, drenched with transparency and flux.
Dominique Nahas, 2015, Walter Wickiser Gallery catalog Dominique Nahas is an independent curator and critic based in Brooklyn.works in New YorkTRADUCTION du texte de Dominique NAHAS critique à New York
Les « Openings » de Magali Leonard sont des invitations. Elles vous proposent d’entrer dans un univers pictural dans lequel le regardeur est tenté et invité à témoigner.
En parcourant les surfaces de l’artiste, ses marques et ses formes ovoïdes, ce que nous percevons et ressentons est un ux, de la nature même d’une contemplation et d’un devenir, qui se donne et se retire. Le principe qui est à l’origine de la quête de Leonard est l’exploration de ux dialectiques, entre apparition et disparition, intégra- tion et désintégration, cession et commencement, c’est un principe de révélation. Avec habilité, Leonard verse ses pigments a n de créer des voiles de couleurs pour, selon ses propres mots, « mettre en mouvement et révéler l’espace lumineux » imprégnant chaque toile. En transparence et en opacité, ses mélanges s’accordent par leurs couleurs pour transmettre la présence d’une matière originelle, élément principal d’une technique d’altération, de changement et finalement de transformation.
Dans Opening 8 (2011), Leonard crée un champ explosif et dynamique de marques et de formes qui mystifient et enchantent l’œil. La palette de Leonard est inoubliable : elle sélectionne un large choix d’ocres, jaunes et oranges pour évoquer de la lumière radieuse dans certaines parties de la toile, et ailleurs, suggérant des espaces volcaniques et souterrains. L’artiste construit sur les pas des pionniers du color field de Helen Frankenthaler, Louis Morris et Still Clyfford, pour créer des surfaces saturées et des surfaces nues qui rivalisent pour l’œil en approche all-over.
Vitalité et dynamisme imprègnent Opening 8. Leonard utilise ses pigments naturels en tant qu’éléments dynamiques libres. En les versant sur sa surface picturale, quelques couleurs peuvent tremper la toile pendant que d’autres s’accumulant en consistances épaisses et d’autres encore, se manifestent sous aspects de ruisselets, d’éclatements et de petites gouttes. La composition consiste en différents scénarios colorés où les formes et les marques semblent surgir de l’intérieur comme des champs d’énergies débordants par-delà les limites de la toile.
Une telle promesse de transformation se manifeste, par exemple, dans Opening 27 (2012). Les déversages de couleurs de Leonard sont utilisés pour créer la suggestion d’un monde nocturne, flottant, de nuées d’ef uves changeantes et éclipses lunaires. Leonard applique – mais sansdoute que chorégraphie est un terme plus adapté – un spectre de dilutions ténu et épais dans ses peintures pour suggérer un fluide dynamique entre « vide et plein » selon le terme utilisé par l’historien français, François Cheng, pour décrire l’esthétique, le principe en jeu dans la peinture chinoise classique. Dans la vision esthétique de Leonard, des espaces dynamiques, positifs et négatifs, s’installent et s’échangent à l’intérieur des motifs circulaires, sphères et formes ovoïdes. Ces interactions colorées avec vigueur si elles ne sont pas agressives sont frémissantes de vitalité. Leurs énergies évoquent un univers d’éléments naturels et surnaturels, d’éléments terrestres et cosmiques. Le résultat est un travail de maître coloriste chargé d’énergie résonnante, imbibé de transparence et de flux.
Texte traduit du catalogue d’exposition « openings worlds of transparency and flux » December 1st – December 26th 2015. Walter wicker gallery New York 210 eleventh avenue NY 10001
“Mes traversées
sont issues d’un parcours effectué en train de Chicago à San Francisco. Ce fut un trajet sans arrêt d’un bout à l’autre, d’Est en Ouest, du continent américain. J’ai donc suivi cette immense étendue , ancrée à une fenêtre mobile.
Ce fut une façon de vivre en continuité un espace immense dans une sorte d’ engagement lent prise dans l’ action de traverser.
Ce glissement du plan spatial au plan temporal je le cherche aussi dans ce cycle de mes peintures que je nomme TRAVERSEE
Au delà de ce que j’ai vu
Au delà de ces fabuleux paysages
Au delà de la façon dont la nature nous saisit de ses qualités sensibles ; je ne fixe pas de représentations , ne pose pas de descriptions
Qu’est ce qui nous meut ? Nous fait-bouger ? nous entraîne ou nous pousse ?
Là où l’espace dépasse l’entendement , là où on ne mesure pas , là où tout se modifie sans cesse je situe ma peinture.
Pas de formes fixes dans mes couleurs prises en flux mouvants , le “flottage” des limites y devient possible. L’eau y excède , tout attend et pousse les pigments : la matière inerte prend vie.Quelquechose se développe et mes pans se donnent en un ensemble continu.
Avec quelle saisie ? Quelle liaison ? Ils se combinent, se complètent.
Cette expression de Monet me parle “un tout sans fin comme un horizon sans rivage”
Rien d’une métaphore
Tout d’une respiration, d’un souffle
Surtout ouvrir sur une vibration mes espaces dans un processus de lumière.Quelquechose se passe , quelquechose surgit, une intuition peut-être…
Et la pensée émerge non en concept, plutôt en ressenti.
Mes “traversées” seraient peut-être là où la réalité excède la conscience comme Merleau Ponty le montre dans le visible et l’invisible ; quand la conscience ne peut pas reconstituer la réalité quand on se fond dans l’univers alors peut-être
au delà de ce que l’on voit à la surface des choses pour parfois aller dans la profondeur qu’est le regard
Ou comme s’il ne s’agissait plus de surfaces, de plans, d’horizons d’espaces traversés mais d’un monde feuilleté non historique non linéaire où le prèsent peut disparaitre à chaque instant dans le futur et s’immerge dans le passé.
En apportant du poétique : “Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant” dit Aragon
A l’acceuil de toutes nos Traversées dans des espaces ouverts pour que les choses puissent toujours advenir…”Texte de Magali Leonard, Août 2016
“Crossings” was born during a train trip from Chicago to San Francisco; a non-stop voyage across the American Continent from East to West. Thus I experienced the flow of this immense space through a window in motion.
It was a deliberate manner of experiencing – in continuity – a vast space, engaging slowly in its crossing
This transition between Space and Time is also what I seek to capture in this series of paintings that I have named CROSSINGS.
Beyond what I saw,
Beyond the fabulous landscapes,
Beyond nature’spower to grip us with its sensible qualities
I portray no representations, no descriptions.
What move us? What attracts us? What pushes us?
Where Space exceeds Meaning, where we cease to Measure, where all is in constant transformation; it is there my paintings exist.
Devoid of fixed forms, they capture colours in the flux of movement and enable “floating” limits. Water reaches beyond, pushes the waiting pigments into motion and brings life to inert material
Born out of this process are panels that form a continuous unity.
How are they linked? How are they related? They complement each other, they complete each other.
An expression from Monet resonates with me: “A whole without an end, like a horizon without a shore”.
This is far from being a metaphor.
It’s about breathing in, breathing out…
Above all, it is about being open to feeling the vibration of space within plays of light?
Something takes place, appears suddenly; intuition perhaps…
Thought emerges not as concept but as feeling.“Crossings” could perhaps be said to exist where Reality exceeds Consciousness, as shown by Merleau Ponty in “The Visible and Invisible”; when consciousness cannot reconstruct reality; when we dissolve into the universe, sometimes going beyond what we see on the surface and thus achieving true depth of vision.
As if it were no longer a question of surface, planes, horizons of spaces crossed, but a layered world with no history or linearity. Where, at any given moment, the present disappears into the future and submerges itself into the past
To finish with a poetic touch:
There will always will be the water, the wind, the light.
After all, nothing passes away but the passer by.
Louis Aragon
A warm welcome to all of our Crossings, through open spaces, so that something can always happen.”Magali Leonard wrote this text about the “CROSSINGS” august 2016
“The Absorption of the real”
From paper to canvas, a photograph becomes a painting.
Her works portray a new way of perceiving the world; a world of open spaces, continuous and illuminated movements, where black and white give way to colour, allowing the tangible to etch itself into the background.
Physically acting out her body’s inner impulses, her arm gestures fluid and free, she spontaneously projects and releases the paint from above as she circles the canvas. This pictorial choreography distances her from the all-over technique that occupies the entire surface of the composition.
In unctuous fluidity, the liquid colours escape onto the canvas and, in places, perspire.
Reserve areas, born of the unpredictable, appear as light. Appearing spontaneously, these luminous haloes in shades of white create a palatable tension between the spaces.
“These recurrent halos appear in moments of intense creation. They are the reflection of the act itself, of its origins,” explains Magali.
The creative act, the original source, cosmic and initiator of life, constitutes the research theme developed in her “Cosmogonies” Series, in search of the creative elements; fire, earth, water, air…
Air and the dynamics of breathing are a common thread.
A new breath is taken in the “Opening” Series, where an opening, made by a circular gesture, holds the echo of a line between mastery and contingency.
“If it were music, it would be the sound of a gong,” she explains.
The almost instrumental atmosphere is received by the viewer as a sensory experience.
Gesture and colour resonate in curved beginnings; colourful, radiant and never closed.
This gestural and marked engagement with the canvas is felt in the very fibre of the painting. Like the Japanese calligrapher, Magali Léonard works in rapid, flowing motions to capture the moment.
Circular gestures lead her towards line. “Crossings” recalls the artist’s express journey by train across America, from New York to San Francisco.
Echoing this spatial continuity, a series of independent and adjoining panels, which intercommunicate, are brought together. This connection forms a whole amounting to more than the sum of its parts. These mental landscapes are the vehicle of a fragmented universe; a succession of atmospheres capable of exposing a point of view.
“My painting is the idea of presence in the world.”
Executed in the moment, each unique piece of “Crossings” creates a distinct mood; a suspended pause in time that invites interpretation.
Like a return to photographic sources, her latest works are a coloured rendition of her photos. They are based on a black and white photo of a large feather, chosen for its tricoloured appearance.
“This flag brought by nature is a wonderful sight that I could not fail to notice.”
On Velin d’Arches paper, a thick and absorbent medium, the photo of the feather is integrated and enlarged on a greater scale in order to fit its new support. With her tools, she intervenes, paints, scrapes and builds with what has emerged. The feather becomes a pretence and blends into the image in resplendent harmony. A myriad of traces are left behind, full of the memory of the original feather, no longer apparent. The three stripes of the feather disappear and are cast into the dominant tricolour tones of the canvas. The combination of colours creates impressions of depth and relief. In this visual absorption, the artist re-envisions reality in an abstract form.
Through her constant movement, Magali Léonard seizes the moment. In the curiosity of an Elsewhere, able to reveal itself at each glance, her works are an invitation to grasp the evanescence of pictorial art.
Canoline Critiks may, 2017Texte en français disponible ici : http://canolinecritiks.blogspot.fr/2017/05/magali-leonard-plume-fugitive
Magali Leonard, “Fugitive Feathers” (about photography)
Every morning, the artist walks near an ornithological center in the Woods of Vincennes.
This rendezvous in communion with nature is a meditative and creative approach that allows her to reveal, through her photography, the transient passages on our landscape in a series entitled “The Sphere of Birds”.
With an ethereal realism, she takes note of curious anomalies, zooms in on tiny movements between sky and earth. Magali Leonard photographs in the moment, without staging, feathers of swans and other birds, which she happens to come across. The feather is an apparition which becomes the anchor, the aesthetic mark of the artist’s delicate, fleeting and aerial vision of nature.
The down of the feather is highlighted when exploring this world of black and white. This texture effect, without retouching or filters, focuses on the fold of white and that of light; themes that are dear to the artist.
Shadow and light, death and life, are at the fringes of the disturbing strangeness evoked by Freud, where the beautiful and the shapeless, the void and the full, the domestic and the foreign converse.
A torn wing reveals this balance of forces. The dramatic tension slides from the overall picture to the smaller details, which give meaning to the seemingly insignificant. A drop of rainwater, frost, a fly… are among the many details that draw the eye. From left to right, our gaze advances then turns back to probe the nature of the visible space more closely. This oscillation creates a distance from reality; between the possibilities of recognition and fictional associations.
“The Sphere of Birds” is presented on a roll of canvas, 8-meters long, resembling photographic film in large format. With neither beginning nor end, one is free to move around this imposing structure. Part of the work has been voluntarily left unrolled, hidden from the spectator, still to become. We are invited to imagine and “develop” the end of the film for ourselves. Five columns of photographs printed on aluminum accompany the rolled canvas.
In skillfully planned continuity, the ensemble’s dynamics reveal the afterimage. The feathers are in motion, always different, never captured in the same place. Under our gaze, each has a story to tell. They stir our senses in an exhibition space, the perfect backdrop for the further expansion and unfolding of their ever-changing tales. From one reality to another, though the passage of sight and touch, they lead us into a shared space.
Fugitive and almost dreamlike, Magali Leonard’s photographs generate the vague sensation of being in the presence of an elusive phenomenon. They provoke visual experiences with a fundamental link to Space and Time, with loss of reference as the central notion.
One is free to wander and lose oneself, cultivate one’s own interpretations, to follow the trace of a hidden meaning, while contemplating these natural, beautiful, enigmatic and poetic scenes.
Canoline Critiks may 2017
Texte en français disponible ici : http://canolinecritiks.blogspot.fr/2017/05/magali-leonard-plume-fugitive
“DUO”, solo exhibition, Galerie NOVA, Osaka, Japon, 2016
texte écrit à l’occasion de l’exposition 28 mars-9 avril 2016
My paintings are not in resonance with mountains, flowers, or all that is present in nature but with the very matter from which these elements are composed. I don’t want to represent.
Earth, water and air are essential.
I capture, I catch that which appears suddenly in the colours of my pigments.
My natural pigments come from the south of France, in particular the red earthen colours of Roussillon.
White becomes empty space, open space, light. Black its complementary force.
I always strive for the spontaneous execution of a work, which takes place in the act of the moment, without retouches, as in the art of calligraphy.
In my DUO ,two independent and self-sufficient panels, the works exist in relation to each other and in response to each other, forming a unity, a totality.
In my painting, the idea of connection is essential. It would be like an energy common to all beings creating a universal link between them.
Magali Leonard, 2016 march
ギャラリーNOVA「自由空間」
2016 3月28日〜4月9日
デュエット
私の絵は、山や花、自然のなかにあるなにかを対象にしているのではありません。自然の元素を形づくっている物質そのものと響きあいます。私は「描こう」とは思わないのです。
大事なのは、土、水、空気です。
顔料の色のなかから水を通して現われ出てくるものを、私はとらえます。
私は南フランスの自然の顔料を使っています。とくに、ルシヨンの土の赤を。
白は空白であり光であり開かれた空間で、黒はその白を補う力です。
作品をつくるときは一瞬で、手なおしはしません。まるで書家のように。
「デュエット」では、それぞれ別に製作されたふたつの画面が、結びつけられ、呼応します。ふたつの絵がひとつになり、響きあう全体になるのです。
この響きあう関係が、私の絵の重要なテーマです。それはあらゆる存在に共通する力、普遍的な糸であらゆる存在を結びつける力ではないでしょうか。
Artist presentation wrote for the “non objectivity” exhibition, Walter Wickiser Gallery, 11th Avenue, Chelsea, New-York, December 2011
Magali Léonard was born in Provence in the south of France where she lived on a farm until age 15. At 21, she moved to Paris to pursue her interest in art, intensively visiting museums and exhibitions. Between ages 18 and 21, Léonard worked as teacher with young children. She studied etching, painted in an artist’s studio in Antibes, and learned to sculpt in wood and stone. In 1985, she began her studies in visual art at the Sorbonne in Paris.
Léonard studied art practice and theory, art history, and the philosophy and sociology of art, receiving a degree in fine art in 1992, and a master’s degree in 1992. For the latter, her research topic was le pli or the fold, as an expression of dynamic space, metamorphosis, and impermanence. Among the artist she related to this concept were Richard Serra, Sam Gilliam, and Simon Hantai. The fold as light and rhythmic bodily movement was embodied in Léonard’s own sculptural work employing wood frames and wave-like elements in paper or clay.
In 1996, the artist received her DEA degree, with her research topic Du Trait au Retrait or Erasure of the Trace, exploring the concept of transformation. Philosophers that were important to her study include Levinas, Jankelevitch, François Cheng , Henri Maldiney and Didi-Huberman. Among the she artists cites as influential include Michaux, Pollock, and Rothko. Léonard taught in a national art college in France for 14 years.
In 2000, Léonard began working with “body-writing”, created by painting a part of the body and transferring its impression via off-printing to a sheet of paper, a kind of physical calligraphy. Also in that year, she studied Japanese in Kyoto, and returned two years later to Osaka to have her first solo exhibition. After an accident in 2004, Léonard found it difficult to work with her body directly on paper, so in the following two years she work photographically. In 2007, fragments of the photos became incorporated in the paintings as figurative elements, in a new approach to space.
2007 also marked the beginning of Léonard’s work with space and light on canvas. In 2009, she started the Cosmogonie series, paintings in which she used color fluidly and with sense of bodily movement. In the Cosmogonie paintings, Léonard was able to realize the sense of perpetual change that she had explored during her university studies. From 2008-11, her paintings’ indeterminate, all-over space evoked the primal elements of earth, air, fire, and water. Léonard has said of her painting process, “it is impossible to plan the liquid flow of colors… its energy flows at the moment of creation according to the creative force behind it.”
Léonard’s solo exhibitions include Pekin, Roccia Gallery, Montreal; Plastic Arts Center Albert Chamot, Clamart, France; EMKA Gallery, Paris; and Armanedo Gallery and Nova Gallery, both Osaka. Group exhibtions include those at Gora Gallery, Montreal; Contemporary Japanese Kakemono, Paris; and Walter Wickiser Gallery, New York.
“INDETERMINATE SPACES”, about Cosmogonies, 2010
My painting doesn’t stem from any deliberate thought, but from an energy, that is to say from an immediate, overcoming power; I’m dealing with power into action. It has nothing to do with mere representation or portrayal. Without any anecdote, nor any search for any technical skill display, my approach wants to get rid of aesthetic theory. It requires the magnitude of a life force.
My body in its entirety is involved in the wideness of its gestures, its rhythm that is sometimes similar to dancing ; my breath also takes an active part in the process.
Colour is a reality, and I have to control its fluidity all along this experience of movement in which I get involved with the canvas, whether it resists me or not. This meeting occurs both through feelings and actions, like a clinch. While working right on the spot, at any moment of time, colour flow condense. I favour this energy force by which my gesture develops and organizes these spaces, which by this way come to light.
Spaces I wish to be indeterminate, that will give support to each gaze that will revive them.
Magali Leonard“FREE DANCE”, texte de Magali Léonard à propos des Cosmogonies
Comme une danse libre avec la matère fluide, immergée dans le flux, mon geste travaille ; l’espace est saisi dans l’instant…
Ma création est issue de cette expérience de mise en éveil, d’engagement, de réceptivité dans une action sans entrave.
Like a free dance with fluid materials submerged in the flow, my gestures work; Space is captured in the moment.
My creation is derived from the sense of awakening , commitment to reception through unrestrained action
Magali Leonard, mars 2014
“COSMOGONIE PAINTINGS”, by Magali Léonard in group exhibition “non-objectivity” at Walter Wickiser Gallery, December 3-28, 2011
Text of John Mendelssohn, visual artist, and Dominique Nahas, independent criticNew York – Magali Léonard will exhibit five paintings from her Cosmogonie series at the Walter Wickiser
Gallery, as part of a group exhibition, Non-Objectivity, which focuses on abstract works by international
artists. Léonard’s paintings feature dissolving color and images meeting in indeterminate space. Other
artists participating in the exhibition are Austin James, Anne Kolin, and Susan Manspeizer. The
exhibition runs from December 3-28, 2011, with an opening reception on Thursday Dec. 8, from 6-8pm.
Gallery hours are 11am-6pm, Tuesday-Saturday.Léonard began her Cosmogonie series in 2007, and these abstract paintings encompass a wide range of
emotions and painterly approaches. All of the paintings have in common shifting atmospheres of color,
with flows and skeins of fluid acrylic. Cosmogonie is a French word derived from the ancient Greek term
meaning “creation of the world”. Cosmogony can refer to both the scientific and the mythic origins of the
universe. In her paintings, Léonard conceives of this act of creation as both personal and cosmic,
physical and imaginal.Untitled from 2007, the earliest of paintings in the exhibition, features passages of red, yellow, black, and
bluish gray riven by phosphorescent white. Dissolving in the clouds of color is the face of a watch, a
photographic image transferred onto the canvas. This painting captures the sense of cosmic forces
which Léonard evokes in her work. Time itself is engaged both as a subject and part of the painting
process. The artist has written that, “The aim in these paintings is to capture what is between the
instantaneous and what we hold on to, between the moment and eternity.”In the 2009 painting Microcosme Macrocosme, Léonard conjures up the cataclysmic power of nature,
with stormy, cloud-like sweeps of pigment in tones of gray, black, and white. A small stand of trees leans
at the edge of a cliff, illuminated by a dramatic shaft of light. As the painting’s title implies, the cosmic and
the intimate are both equally present in Léonard’s work.
As the Cosmogonie series progressed, Léonard has increasingly alluded to the primal elements of earth,
air, fire, and water. In Cosmogonie 1, we are caught in an abstract tidal flow of dusty rose, deep yellow
orange, and gray, with a crest of white breaking across the surface. Leonard has commented on how her
painting process involves bodily movements expressed through paint: “it is impossible to plan the
liquid flow of colors… its energy flows at the moment of creation according to the creative force behind it.”Cosmogonie 10 is a liquid realm of turquoise, with floods of white and gestures in black. With its contrary
movements, this composition is replete with intention, interruption, and accident. We are in a domain
where one experience obliterates the previous state, in a never-ending series of transformations. John
Mendelsohn has written that, “There is in Léonard’s paintings a willingness to employ the forces of
dissolution…This engagement with disintegration coexists with precesses by which the painting seems to
grow organically into existence.”In Cosmogonie 8, into a field of white and gray, resembling melting ice, intrudes a curve of dark red with
a rim of black. It is as if we are witnessing the forces of cold and heat playing out a primeval drama. In
Léonard’s work the body is present, not in an image, but through the choreography of the painter’s
movements, and in the meeting of the corporeal and the psychic.
Magali Léonard was born in Provence in the south of France in 1955, and is based in Paris. She
received undergraduate and advanced degrees in visual art at the Sorbonne in Paris. Her solo
exhibitions include Roccia Gallery, Montreal; Plastic Arts Center Albert Chamot, Clamart, France; EMKA
Gallery, Paris; and Armando Gallery and Nova Gallery, both Osaka. Group exhibtions include those at
Gora Gallery, Montreal; Contemporary Japanese Kakemoto, Paris.Revelation in non-objectivity
Magali Leonard’s acrylics suggest interplay between the contrasting
organization of space that opens and closes while falling and rising and
the rhythmic sequence of landscape. Intimations of relationships between
mountain and water as well as other elements of nature such as between
animals ans plants and between clouds , trees ans rocks are sensed
through the Leonard’s use of reciprocal empty-full spacings whose
cosmic liquid dimensions give rise to feelings of the sublime.Dominique Nahas
Catalog “non-objectivity”, Walter Wickiser Gallery, 11th Avenue, Chelsea, New-York
Traduction du texte de Dominique Nahas et John Mendelssohn (New York exposition « Non-Objectivity », Galerie Walter Wickiser, déc 2011)
La série « Cosmogonies », ensemble de tableaux abstraits, a été commencée en 2007. Bien qu’elles aient évolué avec le temps, ces œuvres ont en commun un sens du mouvement et de l’espace saisis au travers de la couleur fluide.
Récemment, les tableaux ont fait allusion aux quatre Eléments : la Terre, l’Air, le Feu et l’Eau. Les toiles sont en résonances, pleines d’échos au cosmos, ses éléments et sa lumière. Ces toiles suggèrent un univers sans limite, toujours en devenir.
Les tableaux ne sont pas le résultat d’une intention délibérée, mais proviennent plutôt d’une énergie saisit dans l’instant. Ces toiles ne se veulent ni des représentations, ni des narrations, ni des allégories, et elles ne reposent pas sur théorie esthétique préétablie. Cette œuvre requiert plutôt l’amplitude de la force vitale. Le corps de l’artiste dans sa totalité y est impliqué dans l’expansion de son geste. Ses mouvements autour de la toile peuvent paraître semblables à une danse, le souffle y joue un rôle actif.
L’œuvre est créée dans la fluidité du temps. Il faut contrôler la couleur fluide au cours de l’acte de création, tout en travaillant sur une toile résistante ou absorbante. La rencontre de ces éléments produit une sensation et une action, une sorte de combat corps-à-corps. Tout en travaillant, instant après instant, les flux de couleur se condensent et prennent forme. Cette approche dynamique permet aux gestes de s’amplifier , elle permet aussi de découvrir l’espace et de l’organiser. De ce processus émane un sens de l’espace indéterminé, que réactive le regard de chaque spectateur. « L’enjeu dans ces tableaux est de capter ce qui apparait sur le moment, de saisir l’instant. »Traduction du texte de Dominique Nahas et John Mendelssohn (New York, déc 2011), Catalogue d’exposition « Non-Objectivity » Galerie Walter Wickiser, 210 Eleventh Avenue, suite 303 New York 10001
« Les acryliques de Magali Léonard suggèrent une interaction entre l’organisation contrastée de l’espace, qui s’ouvre et se ferme en tombant et en s’élevant, et la séquence rythmique du paysage. Il y est fait allusion à des relations entre la montagne et l’eau ainsi que d’autres éléments de la nature tels que des plantes ou des animaux et entre les nuages, les arbres et les rochers, à travers l’usage que Magali Léonard fait des espacements pleins-vides mutuels, dont les dimensions cosmiques et liquides font naître en nous des sensations du sublime. »
L’art nous oblige à nous poser des questions fondamentales. L’art peut nous nous inviter à nous interroger sur la manière dont nous appréhendons une image et, par extension, à nous demander comment nous la relions à une quelconque représentation de nos vies. C’est particulièrement vrai s’agissant de l’art abstrait dont la présence physique se situe dans le concret, mais dont la réalité ultime est virtuelle, dans une dimension imaginaire. Ces sujets sont particulièrement pertinents s’agissant de l’art de Magali Léonard. Ses tableaux sont des expériences complexes, pleins de mouvements contradictoires, de flux de pigments, d’incidents inattendus et d’interruptions. La surface de ses toiles est animée d’enchevêtrements et de motifs floraux de peinture maigre qui éclatent en multiples fissures. La couleur en séchant peut laisser une sorte de fantôme de sa forme originelle.
Il y a dans les tableaux de Léonard une volonté d’employer les forces de séparation : la dessiccation de produits fluides, le craquèlement d’une étendue de couleur, le creusement d’une couche révélant une autre couche sous-jacente. Cet engagement avec la désintégration coexiste avec des processus par lesquels le tableau semble naître puis croître de façon organique. De grandes espaces de pigments s’étendent le long de la toile, des archipels de couleur émergent à la surface, des gestes surprenants exécutés par une main humaine apparaissent.
Il en résulte une chorégraphie entre forces destructrices et constructrices, situé en un lieu animé où nous sommes témoins de sa propre création. Parfois ce lieu nous rappelle la Nature, avec l’eau ruisselant de la roche et la lumière claire de l’aube. Nous pouvons nous imaginer dans une caverne primitive, dans un bassin d’eau de mer soumis à la marée, ou sur la surface d’une planète qui vient juste d’être découverte.
Dans certaines œuvres, comme Microcosme, Macrocosme, Magali Léonard nous emmène dans un monde à l’atmosphère inquiétante, où nous distinguons des arbres au bord d’une falaise baignant dans une lumière venant des cieux étincelants. Dans d’autres œuvres telles que Cosmogonie 10, c’est comme si nous étions plongés dans un monde aquatique sous un iceberg arctique. Dans “Regardez au-delà des ruines”, 2007, nous sommes suspendus dans une sorte de distorsion temporelle, où la surface d’une horloge est sujette à la même métamorphose que les aurores qui l’encerclent. Il est important de reconnaître que notre position par rapport aux images de Magali Léonard est indéterminée. La gravité se déplace depuis le sommet jusque sur le côté, un ciel semble apparaître mais se dissout dans un raz-de-marée. Nous pouvons nous sentir simultanément dans plusieurs états à la fois : géologique, météorologique et psychologique. Ce sens de simultanéité est à la fois primitif et émotionnel, comme si nous étions en train d’observer dans un seul espace plusieurs univers, y compris notre propre cosmos privé de sentiment déferlant.TABLEAUX COSMOGONIE PAR MAGALI LÉONARD
Exposition collective, Walter Wickiser Gallery
3 au 28 décembre 2011New York – Magali Léonard va exposer cinq tableaux de sa série Cosmogonie à la galerie Walter Wickiser, dans le cadre de l’exposition collective Non-Objectivity, qui porte sur les œuvres abstraites d’artistes internationaux. Les tableaux de Magali Léonard font apparaitre des couleurs et des images diffuses réunies dans un espace indéterminé. Les autres participants à l’exposition sont Austin James, Anne Kolin, and Susan Manspeizer. L’exposition se tiendra du 3 au 8 décembre avec une cérémonie d’ouverture le 8 décembre, de 18:00 à 20:00. La galerie sera ouverte du mardi au samedi, de 11:00 à 18:00. Magali Léonard a commencé sa série des Cosmogonies en 2007, et ses tableaux abstraits offrent une large palette d’émotions et d’approches picturales. Tous les tableaux ont en commun des atmosphères changeantes de couleur, avec des flux et des enchevêtrements d’acrylique fluide. Cosmogonie est un mot français dérivé du grec ancien signifiant “création du monde”. La cosmogonie peut se référer à la conception scientifique qu’à la conception mythique de l’origine de l’univers. Dans ses tableaux, Magali Léonard conçoit son acte de création aussi bien sur le plan personnel que cosmique, aussi bien physique qu’imaginaire. “Regardez au-delà des ruines” de 2007, le plus ancien tableau de l’exposition, montre des trainées de rouge, jaune, noir et gris bleuté déchirés par du blanc phosphorescent. Se dissipant dans les nuages de couleurs, on voit la surface d’une montre, une image photographique transférée sur la toile. ce tableau transcrit l’impression produite par les forces cosmiques que Magali Léonard suscite dans son travail. Le temps lui-même est impliqué à la fois en tant que sujet et partie du processus de peinture. L’artiste a écrit “l’enjeu de ces tableaux est de capter ce qui est entre l’instant et l”éternité”.
Dans le tableau Microcosme Macrocosme, peint en 2009, Magali Léonard évoque le pouvoir cataclysmique de la nature, avec des coups de pinceau arrondis, orageux, semblables à des nuages, dans les tons gris, blanc et noir. Un petit bosquet penche sur le bord d’une falaise, illuminé par un rayon de lumière spectaculaire. Comme le laisse entendre titre du tableau, le cosmique et l’intime sont tous deux également présents dans les œuvres de Magali Léonard. Tandis que progressait la série des “Cosmogonie”, Magali Léonard a de plus en plus souvent fait allusion aux Eléments : la Terre, l’Air, le Feu et l’Eau. Dans Cosmogonie 1, nous sommes pris dans un raz de-marée abstrait de vieux rose, de jaune orange profond et de gris, avec une crête de blanc surgissant à la surface. Magali Leonard a expliqué en quoi le processus de peinture implique des mouvements corporels qui s’expriment à travers la peinture : “il est impossible de prévoir le flux liquide de couleur… son énergie s”écoule au moment même de la création, selon sa force créatrice.” Cosmogonie 10 est un monde liquide de turquoise, avec des flots en blanc et des gestes en noir. Avec ses mouvements contraires, cette composition abonde en intention, en interruption, et en accident. Nous sommes dans un lieu à l’expérience efface l’état précédent, en une incessante série de transformations. John Mendelsohn a écrit ceci, “Il y a dans les tableaux de Léonard une volonté d’employer les forces de séparation [...] Cet engagement avec la désintégration coexiste avec des processus par lesquels le tableau semble naître puis croître de façon organique.”
Dans Cosmogonie 8, dans un champ de blanc et de gris, qui ressemble à de la glace fondue, surgit une courbe rouge foncé avec un bord noir. Comme si nous étions témoins du drame primaire qui se joue entre les forces du froid et de la chaleur. Dans les œuvres de Magali Léonard, le corps est présent, non en image, mais via la chorégraphie des mouvements du peintre, et dans la rencontre entre le corporel et le psychique.
Magali Léonard est née en Provence, dans le sud de la France, en 1955, et vit actuellement à Paris. Elle est titulaire d’une Licence et d’une Maîtrise en Arts Plastiques obtenues à l’Université de la Sorbonne à Paris. Parmi ses expositions individuelles, on peut citer la galerie Roccia à Montréal; le Centre d’Arts Plastiques Albert Chanot, à Clamart; la galerie Emka, à Paris; et les galeries Armando et Nova à Osaka ; le Centre d’art contemporain 798 à Pékin. Parmi ses expositions collectives, on peut citer celle qui s’est tenue à la galerie Gora, à Montréal ; Exposition de kakemono contemporain du Japon à Paris.
ARTIST STATEMENT
STUDIES
University Paris1-Sorbonne
1991 Degree in « arts plastiques »
1992 Master in « arts plastiques » « le pli »
1996 Diplôme degree under the supervision of director Lancri to research « du trait au retrait »
1997 Agrégation « Arts Plastiques »
ギャラリーNOVA「自由空間」
2016 3月28日〜4月9日
デュエット
私の絵は、山や花、自然のなかにあるなにかを対象にしているのではありません。自然の元素を形づくっている物質そのものと響きあいます。私は「描こう」とは思わないのです。
大事なのは、土、水、空気です。
顔料の色のなかから水を通して現われ出てくるものを、私はとらえます。
私は南フランスの自然の顔料を使っています。とくに、ルシヨンの土の赤を。
白は空白であり光であり開かれた空間で、黒はその白を補う力です。
作品をつくるときは一瞬で、手なおしはしません。まるで書家のように。
「デュエット」では、それぞれ別に製作されたふたつの画面が、結びつけられ、呼応します。ふたつの絵がひとつになり、響きあう全体になるのです。
この響きあう関係が、私の絵の重要なテーマです。それはあらゆる存在に共通する力、普遍的な糸であらゆる存在を結びつける力ではないでしょうか。
28 mars-9 avril 2016 Exhibition”DUO” OSAKA NOVA Gallery
My paintings are not in resonance with mountains, flowers, or all that is present in nature but with the very matter from which these elements are composed. I don’t want to represent.
Earth, water and air are essential.
I capture, I catch that which appears suddenly in the colours of my pigments.
My natural pigments come from the south of France, in particular the red earthen colours of Roussillon.
White becomes empty space, open space, light. Black its complementary force.
I always strive for the spontaneous execution of a work, which takes place in the act of the moment, without retouches, as in the art of calligraphy.
In my DUO ,two independent and self-sufficient panels, the works exist in relation to each other and in response to each other, forming a unity, a totality.
In my painting, the idea of connection is essential. It would be like an energy common to all beings creating a universal link between them.
Magali Leonard 2016 march
COÏNCIDENCE
“ COÏNCIDENCE”, are my current paintings. They were born from my recent trip around HOKKAIDO in the winter of 2019 . The “COINCIDENCE “ series reflects the vitality of the frozen waters seen from an icebreaker boat . My research, as always, deals with the elements of Water, Earth, Air and Fire and their constant transformation ; no fixed view but a moving “coincidence” between air and water.
Magali Leonard Février 2020
Les “CoÏncidences “ sont mes peintures en cours. Issues de mon recent voyage autour de l’île d’Hokkaido l’hiver 2019.
Cette série révèle la vitalité des eaux glacées perçue depuis un bateau brise-glace .
Ma recherche a toujourd était portée par les éléments Eau, Terre, Air, Feu dans leurs constants transformations; Pas de point de vue fixe mais en mouvance dans la coÏncidence sur ce travail entre l’air et l’eauMagali Leonard. février 2020
Texte traduit en Japonais Des ”coÏncidences”seront montrées au Japon en 2020
めぐり合わせ
「めぐり合わせ」と名づけたこれらのは、2019年冬の北海道一周旅行から生まれたばかりのものです。船から目にし たった海の生命感を表しています。水、土、空、火の四大元素、これらのたえず移ろいゆくさまをとらえたいと、私はつねづね思ってきました。は定まら ず、ただそこには、めぐり合う水と大の流性があるだけです。
Magali Leonard 2020
Magali LEONARD est membre de la “MAISON DES ARTISTES “ et son numéro de SIRET est: 888 016 896 00027